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 Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13]

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Louise Snape
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MessageSujet: Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13]   Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13] Icon_minitimeDim 22 Nov - 21:52

Yami ni (Dans les ténèbres)

Auteur : Bin moi XD Louise Snape
Disclaimer : Euh... Tout ce qui suit est bien sorti de ma propre tête.... C'est grave docteur ?
Genre : Dark Fantasy (c'est-à-dire Fantasy mais du côté des méchantes sorcières, des vampires, des loups-garous... Pas chez les fées et les elfes quoi !)
Résumé : Une apprentie nécromancienne très space et un zombie loup-garou trop mignon (enfin autant que peut l'être un zombie loup-garou)
Remarque : J'ai mis PG-13 parce que ce n'est pas trop gore... J'espère que c'est ok. C'est la première fois que j'écris un truc aussi zarb. Je développerais peut-être un couple, mais ce sera très ok côté description.




Le ciel était améthyste* en cette belle journée printanière, et les corneilles croassaient joyeusement au sommet des arbres dénués de feuilles. La terre noire et stérile accueillait sous ses roches quelques serpenteaux à peine sorti de l’œuf, et des jeunes rats quittaient leurs trous à la recherche de nourriture entre les buissons épars. C’était proche des marais qui traversaient les terres ténébreuses que Yuriko* se promenait. Le chant des amphibiens était merveilleusement beau, et la jeune fille s’arrêta un instant pour l’écouter, les yeux clos. Elle prit de grandes bouffées d’air pour remplir ses poumons de cet air délicieux au parfum du marécage, puis reprit sa route. Le sentier longeait une rivière dont l’eau était presque noire. Dans ses méandres nageaient des poissons aveugles et des petits caïmans. De nombreuses choses y flottaient aussi : branches et troncs pourris, amas de plantes et algues aquatiques, cadavres d’animaux égorgés (un mets exquis pour les reptiles aux crocs acérés qui résidaient dans les flots)… Yuriko n’y prêtait pas attention, jusqu'à ce qu’elle vit du coin de l’œil qu’une chose inhabituelle émergeait près d’un saule larmoyant* dont les racines s’étendaient dans le courant. Elle s’approcha à pas lent, tout en flânant, sans curiosité aucune. Lorsqu’elle fut plus près, elle reconnut la valse paresseuse de vêtements immergés, et comprit enfin qu’un corps humain flottait sur le ventre, retenu par le branchage de l’arbre. Cela ne l’émut pas pour autant, et elle reprit lentement le chemin de la maison.

Une fois arrivée à la cabane de bois, elle poussa la porte branlante et chassa d’une main distraite la toile d’araignée qui s’était installée dans l’encadrement. Le contenu d’un chaudron bouillonnait dans l’âtre, et la silhouette familière de la vieille nécromancienne était entourée d’un halo* rouge.

– Ah, te revoilà, Yuriko, dit cette dernière d’une voix rauque.

La jeune fille fit un signe de tête pour toute réponse, et s’approcha de la marmite pour voir si elle avait un quelconque intérêt. Puis elle se retourna vers la sorcière et la regarda dans ses yeux écarlates.

– Madame, j’ai vu un cadavre humain dans la rivière, fit-elle en parlant très lentement.

– Ah bon. Tu peux en faire ton serviteur si tu veux. Ce serait un bon entrainement, répondit la nécromancienne en retournant à sa potion.

Yuriko réfléchit un moment, puis ressortit et prit la direction de la rivière d’un pas décidé (mais pas très rapide). Elle chercha le corps des yeux près du saule larmoyant, mais il avait disparu ! L’eau s’écoulait paisiblement, donc il ne pouvait pas être loin. Elle longea la berge tout en scrutant les vaguelettes sombres, en espérant qu’il n’avait pas coulé. Après quelques minutes de marche, elle aperçu la blancheur de sa chemise, immobile, près d’un tronc détérioré coincé au fond de l’eau. Sans hésiter un instant, elle s’avança dans la rivière, glacée malgré la température ambiante, et s’enfonça jusqu’à la poitrine, chancelant sur les galets glissants. Arrivée à destination, elle attrapa un bras du mort et tira sans ménagement. Mais la dépouille ne bougea pas, et la jeune fille plongea, cherchant à tâtons dans l’eau opaque ce qui le bloquait. Après avoir arraché les vêtements enroulés autour d’une branche du tronc, elle emmena le corps jusqu’au bord, puis utilisa ses dernières forces pour le porter sur la berge. Elle s’effondra, essoufflée, tout en observant sa trouvaille. C’était un homme de pas plus de vingt ans, grand, avec des cheveux d’un noir de jais et une peau livide dû à la perte de tout son sang. Yuriko le trouva très beau, et s’empressa de retirer toutes les plantes, algues et brindilles qui le recouvraient.

Elle ramassa ensuite quelques branches qu’elle trouva parterre, les planta en cercle autour du corps et marmonna quelques paroles incompréhensibles, avant de trottiner vers la cabane. Là elle prit une petite marmite, et quelques autres ustensiles tels qu’un fil et une aiguille. Elle déposa le tout dans le cercle d’incantation qu’elle avait fait quelques minutes auparavant, fit un petit feu et mit de l’eau à chauffer. Après quoi elle s’enfonça dans la forêt, et revint un quart d’heure plus tard avec un champignon rose à pois violets. Puis elle s’agenouilla près du cadavre, et chercha la cause de sa mort. Elle remarqua un trou dans son vêtement au niveau de l’épaule gauche, et s’empressa d’ouvrir sa chemise, de telle sorte que les boutons sautèrent. La plaie, bien que petite, devait être la raison pour laquelle il s’était vidé de son sang. Elle avait dû être causée par un couteau ou une balle. Pour vérifier si rien ne se trouvait dedans, Yuriko introduisit péniblement deux doigts dans la blessure, et en ôta un plomb. Elle retourna ce dernier dans ses mains, fascinée par l’étincellement de la couleur argentée. Après ça, elle recousu le trou béant à l’aide du fil et de l’aiguille qu’elle avait apporté, et lava rapidement le corps avec l’eau chaude. Finalement, elle ouvrit la bouche du jeune homme et enfonça avec force le champignon jusqu’au fond de sa gorge. Cela étant terminé, elle finit le tracé de son cercle d’incantation, recula de quelques pas, et murmura, pendant près d’une demi-heure, un sort de réanimation. Puis, la voix cassée, elle s’assit sur un tronc d’arbre mort et patienta. Après un moment, le corps eut quelques spasmes. Soudain, il s’assit, et ouvrit deux magnifiques yeux jaunes.



Glossaire :

Améthyste : Pierre semi-précieuse dont la couleur va du pourpre au violet
Yuriko : A prononcer "ïouriko" avec un "r" roulé, proche d'un "l"
Saule larmoyant : Variété de saule pleureur présent dans les terres ténébreuses
Halo : Rayonnement diffus (qui entoure quelque chose)


Dernière édition par Louise Snape le Mer 25 Nov - 20:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13]   Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13] Icon_minitimeMer 25 Nov - 20:28

Le jeune homme resta quelques temps immobile, surpris, et clignait souvent des yeux, comme si ce qu’il voyait ne pouvait être réel. Puis il tourna la tête dans toutes les directions, analysant rapidement où il se trouvait. Tout était délabré, comme mort. Même l’herbe était rare et flétrie. Quelque part, loin dans ses souvenirs, il entendit la voix de son grand-père qui racontait un de ces vieux contes où le héros finit par se perdre dans un pays mort, la Terre de l’Ombre. Bien que cela lui semblait tout à fait impossible, il devait être arrivé, d’une manière ou d’une autre, dans l’Ombre. Comme pour vérifier si ses yeux ne lui avaient pas joué un tour, il regarda de nouveau autour de lui. Mais cette fois, il remarqua la jeune fille qui, assise sur un tronc d’arbre, l’observait. Il fronça les sourcils. Quand est-ce qu’elle était arrivée celle-là ? Et que faisait-elle dans cet endroit sans vie ? Il la fixa dans ses yeux bleu clair, l’air méfiant, mais elle ne bougea pas. Mieux encore, son expression ne changea pas. Elle ne paraissait pas surprise de le voir là, et il crut plutôt lire dans son regard une joie et une excitation que son visage ne montrait pas. Cela lui fit se demander de plus belle ce qu’elle pouvait bien faire là.

Elle était étrange. Elle devait avoir seize ans tout au plus, mais avait des cheveux argentés qui avaient été coupés par quelqu’un de pas très doué à ça, puisque certains étaient bien plus courts que d’autres. Malgré ça, avec sa peau pâle, elle aurait été très jolie si ses yeux mi-clos n’émettaient pas une telle indifférence. Sa robe, d’un rouge délavé, était totalement décousue et lacérée, et même si elle avait été maladroitement réparée, certains endroits qui auraient dû être cachés à la vue étaient suggérés pas des déchirures. Elle portait de vieilles bottines noires éraflées. A son cou, un pendentif bleu de forme triangulaire était accroché par une simple cordelette. Le jeune homme se demandait ce qu’il pouvait bien représenter. La jeune fille, qui semblait avoir comprit qu’il avait finit de l’analyser, demanda soudain :

– Comment tu t’appelais ?

Plus encore que la question qui était au passé, ce fut la lenteur à laquelle elle parla qui le surpris. Peut-être qu’elle pensait qu’il était idiot ? Ou qu’il ne comprenait pas la langue ? Il se leva, puis s’assit en tailleur en face d’elle.

– Je m’appelle Tsukimoto*.

– C’est un joli nom. Tu peux le garder.

Elle parlait toujours lentement, et ses phrases n’avaient aucun sens pour lui. Il pouvait garder son nom ? Pourquoi diable aurait-il eu à l’abandonner ? En plus elle pouvait au moins se présenter !

– Et toi, comment tu t’appelles ? fit-il avec une once de colère dans la voix.

– Yuriko.

– Enchanté de te connaître, Yuriko. Euh, tu pourrais me dire où nous sommes ? S’il-te-plaît, dis-moi que nous ne sommes pas dans la Terre de l’Ombre !

– La terre de l’ombre, répéta-t-elle comme s’il parlait une langue qu’elle ne connaissait pas. Ici, nous sommes au bord de la rivière.

– D’accord. Et comment elle s’appelle, la rivière ? demanda-t-il, exaspéré.

– La rivière.

Le silence qui suivit était long. Très long. Tsukimoto passa la main sur son visage. Il se sentait soudain fatigué, vidé de son énergie. C’était bien sa chance : il était perdu, il ne savait pas comment il était arrivé là, et la seule personne qui semblait savoir était la folle assise face à lui. De quel endroit farfelu cette idiote pouvait-elle bien sortir ?

– Dis-moi, est-ce que tu saurais par hasard comment je suis arrivé ici ?

– Par la rivière.

La rivière, la rivière ! C’était le seul vocabulaire qu’elle connaissait, ou quoi ? Il était impossible qu’il soit venu par des eaux aussi putrides. De plus, il ne supportait pas les bateaux, parce qu’il ne savait pas nager et avait une peur bleue que l’embarcation se renverse ou coule. Jamais il n’aurait fait une chose pareille. Il avait envie de se lever et de partir, mais vers où ? Il devait d’abord en savoir un peu plus long, et la seule personne dans les parages était…

– Et comment suis-je venu par la rivière, alors ?

– Tu es mort, dit-elle simplement.

– Mort ? Haha haha, tu vois bien que je suis vivant ! Je suis bien en train de te parler, là !

Mais en même temps, il se demanda si elle n’avait pas raison. Elle était folle, d’accord, mais quand même pas à ce point, si ? Et puis, cet endroit lugubre pouvait tout aussi bien être l’Enfer. Il s’était dit qu’il y aurait un peu plus de feu, c’est tout. Et s’il était en Enfer, qui était Yuriko ? Une démone peut-être ? Ou quelqu’un mort en même temps que lui… La jeune fille descendit de son tronc d’arbre et s’accroupit juste devant lui. Elle lui prit la main, et la posa sur sa poitrine.

– Eeeh ! Mais que… Qu’est-ce que…. Arrête !

– Tu sens ? demanda-t-elle, sans savoir que presser la main d’un homme sur sa poitrine était indécent*.

Elle demandait s’il sentait ! S’il sentait quoi ? Que le tissu de sa robe était très fin, ça oui il le sentait très bien ! Que la poitrine d’une femme est très douce, ça aussi il le sentait très bien !

– Tu sens ? fit-elle de nouveau.

– Se… Se… Sentir quoi ?

– Mon cœur. La chaleur.

Il était vrai qu’il pouvait percevoir les battements du cœur de la jeune fille, et il se dit qu’ils étaient d’ailleurs un peu trop lents pour la situation. Son corps lui semblait très chaud, trop chaud même. Yuriko retira la main, et la força cette fois sur la poitrine du jeune homme lui-même. Et là il eu un choc. Sa peau à lui était glacée ! Quant à son cœur, il battait faiblement, lentement, de façon irrégulière, comme s’il hésitait ! En y regardant de plus près, Tsukimoto remarqua que sa peau était livide, et qu’au niveau de l’épaule gauche un liquide rose pâle suintait* d’une plaie maladroitement recousue.

C’est là qu’il s’en souvint. En arrivant au village, il avait été discret pourtant. Il avait enfoncé un chapeau sur sa tête pour cacher ses yeux, et n’avait rien fait qui puisse éveiller les soupçons. Pourtant, on l’avait trouvé. Il s’était enfuit, et on l’avait poursuivit avec des chiens. Il était entré dans une forêt, et avait crut les avoir semés. Puis il s’était retrouvé acculé devant un cours d’eau, deux chiens grognant à ses pieds, et un des hommes avait tiré sans hésitation. Et puis plus rien. Comme si elle avait lu dans ses pensées, la jeune fille s’expliqua.

– Tu es mort d’une balle il y a environ trois jours. Peut-être que tu n’étais pas encore mort, et tu t’es noyé. Je t’ai trouvé. Je t’ai réanimé. Tu es mon serviteur maintenant.

– Attends une minute ! J’étais mort, tu dis, mais là je suis vivant, non ?

– Non. Tu n’es pas vivant comme moi. Tu es mort, mais tu bouges grâce à moi. Je t’ai réanimé, exposa-t-elle, puis devant son incompréhension elle ajouta : Je suis une apprentie nécromancienne.

Ses pensées se bousculaient dans sa tête, et il ne comprenait plus rien. Mais il savait une chose, c’est qu’il n’appartenait à personne ! Il était libre, c’était certain !

– Je ne suis pas ton serviteur, protesta-il avec un temps de retard.

Pour la première fois, le visage de la jeune fille s’assombrit. Elle fronça les sourcils, et regarda le sol, pensive. Puis elle murmura quelque chose, et le jeune homme reconnut les mots « sort » et « tromper ». Tout à coup elle se leva, et Tsukimoto aperçu une culotte en dentelle sous un pan* de robe qui se souleva. Yuriko ramassa quelques affaires, les mis dans un chaudron vide, et lui tira le bras gauche pour le forcer à se lever. Une fois debout, il remarqua a quel point elle était menue*. Elle le mena vers un sentier de gravillons clairs, tout en marmonnant qu’il fallait aller voir une certaine madame. Ils marchaient lentement, la jeune fille toujours accrochée à son bras. Le jeune homme nota qu’il était pieds nus, mais que les graviers du chemin ne lui faisaient pas mal. Alors qu’il se demandait encore pourquoi, il aperçut entre deux arbres dénudés une vieille cabane en bois délavé.




Glossaire :

Tsukimoto : Prononcez "tsoukimoto" (en vérité, le "u" japonais est un mélange du son "ou", "u" et "eu", mais dîtes "ou" ce sera plus simple.)
Indécent : Contraire aux règles de bienséance et de pudeur
Suinter : S'écouler très lentement
Pan : Morceau (de tissu) ample qui retombe
Menue : Sans grande ampleur, de petite taille


Dernière édition par Louise Snape le Ven 12 Fév - 16:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13]   Yami ni (Dans les ténèbres) [Dark Fantasy - PG-13] Icon_minitimeVen 12 Fév - 16:39

Après une vingtaine de pas, lorsqu’il put avoir une vue totale de la masure*, Tsukimoto s’immobilisa. Les murs en bois décoloré étaient parsemés de trous créés par tout un tas de nuisibles de toute taille, et le chaume* du toit semblait s’être désintégré au fil des années. Si c’était dans ce genres de taudis que l‘on vivait dans la Terre de l’Ombre, ce n’était pas surprenant que cette fille soit aussi étrange.

Une fois ses réflexions terminées, le jeune homme remarqua le regard foudroyant que Yuriko lui lançait, les sourcils froncés à un tel point qu’ils ne formaient plus qu’un seul et même trait. Elle tira d’un coup sec sur son bras pour le faire avancer. La porte branlante fut ouverte sans ménagement, et ils pénétrèrent la sombre demeure. Tsukimoto se pinça le nez lorsque la forte odeur de moisissure qui régnait à l’intérieur vint à sa rencontre. Quand ses yeux se furent adaptés à la pénombre, il regarda autour de lui. Le sol était de terre, et à certains endroits il y avait même des flaques boueuses créées par l’eau qui s’infiltrait par d’innombrables trous. Une unique fenêtre sans verre illuminait un peu la pièce. Sur sa gauche se trouvait un tas de paille aplati comme si quelque chose ou quelqu’un avait dormi dessus, et sur sa droite une porte donnant visiblement sur une chambre. Un feu brûlait dans ce qui semblait être un âtre de fortune, et une ouverture dans le toit servait de cheminée.

Et à côté des flammes, mélangeant le contenu d’un chaudron, se tenait une vieille femme, le dos courbé, avec de long cheveux blancs ondulés qui lui arrivaient jusqu’à la taille, et la peau la plus ridée que le jeune homme avait jamais vue. Elle l’examinait de ses yeux d’un bleu laiteux depuis qu’ils étaient entrés. Maintenant que les observations de Tsukimoto étaient achevées, la vieille femme s’approcha. Elle lui attrapa rudement le poignet pour prendre son pouls presque inexistant. Semblant satisfaite de sa trouvaille, elle se tourna ensuite vers Yuriko.

– Sur l'aspect physique, le sort semble avoir bien marché. Vérifions maintenant si l'incantation d'esprit à fonctionné correctement. Donne-lui un ordre, fit la nécromancienne.

La jeune fille ne réagit pas.

– Alors ? Qu'est-ce que tu attends ? s'impatienta la vieille sorcière.

Yuriko soupira, puis leva les yeux vers Tsukimoto et lui dit, lentement :

– Va chercher de l'eau.

Le jeune homme dévisagea un instant les deux magiciennes, perplexe.

– Je ne sais pas ce qui se passe ici, mais si tu veux de l'eau, va en chercher toi-même ! En plus je ne sais même pas où il y en a ! s'exclama-t-il les bras croisés.

– Madame, voilà la raison pour laquelle je suis revenue rapidement, expliqua la jeune fille.

– Mmmh. Et tu as bien fait tout ce que je t'ai appris ?

Yuriko acquiesça*.

– Étrange, murmura la vieille nécromancienne.

Elle attrapa Tsukimoto par le menton et plongea le regard dans ses iris dorés.

– Est-ce que ses yeux étaient de cette couleur avant que tu le réanimes ?

– Oui, Madame.

La vieille femme commença à rire. C'était un bruit sec et rauque*, et sa cage thoracique tremblait d'une façon presque irréelle. Après une minute ou deux, elle riait tellement qu'elle s'étouffa à moitié, toussa à en recracher ses poumons, et si cela avait été possible des larmes auraient parsemé ses rares cils.

Tsukimoto perdait patience. La folie de la fille n'était rien comparée à celle de la vieille ! Mais même si elles n'étaient pas saines d'esprit, elles semblaient savoir quelque chose à propos de sa condition. Et le fait qu'elles n'avaient aucunement l'intention de s'expliquer le mettait hors de lui. Les poings serrés, il regardait la sorcière reprendre son souffle.

– C'est dommage, reprit-elle une fois calmée, que tu n'aies pas pu t'exercer sur un sujet normal. Il arrive que la couleur des yeux s'éclaircisse si un spécimen est trop dégradé. Mais puisqu'ici ce n'est pas le cas... Seuls les plus grands nécromanciens des temps anciens étaient capables de soumettre à leur volonté les créatures seulement partiellement humaines...

Elle s'arrêta un instant pour fixer le jeune homme qui recula d'un pas, l'air méfiant.

– Tu es un loup-garou, n'est-ce pas ? Ne t'inquiètes pas, tu es le bienvenu en ces terres. Ici se sont rassemblés ceux que la société humaine rejette. Tu n'as pas à craindre une quelconque persécution.

– Il y a d'autres loups-garous ici ? s'étonna le jeune homme.

– Oui, et tout un tas d'autres hybrides. Et des créatures magiques, répondit Yuriko.

Tsukimoto médita un certain temps, et le silence s'installa. Soudain, il relava la tête.

– Et vous, pourquoi êtes-vous ici ?

– Pratiquer la magie noire est assez mal vu, déclara la vieille nécromancienne.

– La magie noire ? Et la fille a dit...

– La fille s'appelle Yuriko, protesta celle-ci à une vitesse fulgurante.

– … qu'elle était nécromancienne? Ça veut dire quoi ça ?

– La nécromancie est une branche de la magie qui permet d'éveiller les morts et de les contrôler, soupira la sorcière.

Trois expressions se suivirent très rapidement sur le visage de Tsukimoto. Il écarquilla les yeux d'étonnement, puis fronça les sourcils de concentration, et fixa la vieille magicienne avec un regard troublé. Les paroles de Yuriko au bord de la rivière commençaient à prendre un sens, bien que la confusion régnait encore dans son esprit.

– Pour résumer, dit la nécromancienne, Yuriko a trouvé ton corps dans la rivière, et t'a réanimé. Tu n'es plus vivant, mais tu n'es pas mort non plus. Tu es un mort-vivant. Un zombi. Et parce que tu es un loup-garou, ton esprit n'a pas été soumis à la volonté de Yuriko, il t'appartient toujours. Cependant, je dois t'avertir d'une chose : si tu t'éloignes trop de Yuriko, disons de plus de deux milles mètres, l'incantation prendra fin, et tu cesseras d'exister. La transfusion d'énergie vitale ne peut se faire sur de grandes distances.

– En gros, grâce à Yuriko je ne suis plus mort, mais pour ne pas mourir de nouveau je dois rester avec elle.

– Si tu avais été humain, le sort aurait marché totalement et tu ne te serais rendu compte de rien, fit Yuriko d'une voix monotone.

– Si j'avais été humain, je ne serais pas mort !

– Si tu déteste tant être un zombi, je peux annuler le sort si tu veux, répliqua la jeune fille avec un sourire sans joie.

– Non, non, non ! Attends ! Je n'ai jamais dit ça. C'est juste que... euh... je n'aime pas trop cette région ! C'est tout !

– Dans ce cas, je pense avoir une idée qui pourrait intéresser. Yuriko a été abandonnée dans la Terre de l'Ombre quand elle avait à peu près deux ans. Elle n'a aucun souvenir du monde extérieur. J'aimerais qu'elle fasse un voyage, mais c'est trop dangereux de le faire seule. Tu vas donc l'accompagner, et la protéger, déclara la vieille nécromancienne.

– Quoi ? Moi ? Faire un voyage avec elle ?



(Suite pour bientôt.... Enfin j'espère)



Glossaire :

Chaume : Matériau constitué de longues tiges de plantes séchées
Acquiescer : Donner son accord d'un geste
Rauque : Rude, éraillé et au timbre grave
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