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 Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13]

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Etienne Orak
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MessageSujet: Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13]   Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13] Icon_minitimeJeu 25 Juin - 10:19

Les chroniques de Figerna
Auteur: Etienne Orak
Disclaimer: Personnages tous à moi. PG-13
Genre: Shônen/Drama.
Résumé: Un journal qui relate toute la vie de Etienne Orak depuis sa désertion des fronts de la guerre, jusqu'à quitter sa planète pour devenir ce qu'il est devenu.




Le 23 décembre, première année:
Je ne sais pas vraiment par quoi commencer, et je ne sais pas comment cela va finir. Peut-être que je devrais débuter par moi? Je m'appelle Etienne, Etienne Orak, et aujourd'hui, j'ai seize ans. Mais mon nom de famille, mon age, n'ont plus vraiment d'importance.
Autant le dire tout de suite: Ici c'est la guerre, et cela dure depuis maintenant vingt-deux ans. Ma nation, Figerna, est entrée en conflit avec celle de Garzsenna, pour des raisons que j'ignore, et je pense que tout le monde l'a oubliée depuis. J'étais le fils du général Orak, l'un des principaux chefs de l'état major de mon pays. Il est mort quelques semaines avant ma naissance, au cours d'une bataille sur le front. Quant à ma mère, elle est décédée quelques jours après l'accouchement de moi et de mon frère. Oui j'ai eu un jumeau, il s'appelait Estieben, il a disparu il y a maintenant cinq ans, mais je pense qu'il doit être mort depuis.
Orphelins, nous avions été tous les deux placés dans le programme qui prend en charge tous les enfants ayant perdu leur parents. C'est pendant notre formation militaire que mon frère à disparu. Quant à moi, je n'ai cessé d'être manipulé, l'armée voulait faire de moi un tueur sanguinaire, une «machine de guerre», c'était le nom du programme qu'il m'ont fait suivre. Dès mes quinze ans, ils ont commencé à m'envoyer dans des missions diverses d'infiltrations, d'assassinats, de convois, alors que je n'était encore qu'un enfant. A leur yeux j'étais l'arme absolue, aux yeux du peuple, le héros. Mais les honneurs ne me plaisaient guère. Car aujourd'hui je prends conscience de tout ce que j'ai fait, et je n'ai fait que contribuer à un massacre sans nom. J'ai donc décidé de déserter, ne prenant que mon uniforme, sur lequel j'ai arraché l'emblème de ma nation, et mes armes. J'erre dans les décombres d'un village situé aux alentours de la cité de Figerna, en train d'écrire ces lignes. Je pars, je ne sais où, mais j'espère bien ne plus avoir jamais rien à voir avec ce conflit.

Le 27 décembre, première année:
Je marche maintenant depuis quatre jours, et comme je risque de le faire pendant encore longtemps, je peux peut-être en profiter pour raconter en détails ce qui s'est passé pour que j'en arrive là. Nous vivions en orphelinat moi et mon frère, depuis notre naissance, insoucieux de ce qui se passait autour de nous, sans savoir qu'il y avait une guerre qui se déroulait, au moment où nous jouions avec les enfants de notre âge. Puis à huit ans, des militaires nous ont pris. On ne comprenait pas ce qui se passait, ils nous ont rangé dans des grands camions, puis ils nous ont conduits jusqu'à un camp militaire. Là-bas, ils nous ont rasé nos têtes, nous ont collé des uniformes de soldats, et nous ont mis en rang dans la cour. Je me souviens encore du discours du chef du camp, quelqu'un maîtrisant le mensonge à merveille:
«Les enfants, cria-t-il, vous-vous demandez sans-doute qu'est-ce que vous faîtes ici? C'est très simple: nous sommes en guerre. Notre armée a besoin de personnes capable de se battre pour le bien de son pays, et vous avez été choisis pour que vous deveniez dans quelques années, l'élite de l'armée de Figerna. Vous deviendrez les héros du pays, qui libéreront le monde de l'ennemi Garzsénien. Il est vrai que certains d'entre vous mourront peut-être lors des combats, mais votre honneur de combattant sera loué, vous aurez le mérite de devenir les grands hommes qui marqueront l'histoire de notre pays. Mais pour cela, vous devrez apprendre la discipline, si vous y arrivez, vous apprendrez à vous battre. Sur ce, je vous laisse avec vos instructeurs qui se chargeront de tout vous apprendre.» Puis il tourna les talons et retourna à son bureau.
Le lendemain, l'instruction militaire avait déjà commencé. Dès les six heures du matin, on se fait réveiller brutalement dans nos baraquement, et sans prendre le temps de se laver ou de manger, on nous fait enfiler nos uniformes et aligner dans la cour de la caserne. Je me plaçais toujours à côté de mon frère, on voulait toujours rester le plus près possible l'un de l'autre à cette époque. Il était près de six heures et demie du matin, et nous étions tous alignés dans la cour, le froid qui régnait ce matin là nous affaiblissait et nous n'avions envie que d'une chose: retourner à l'intérieur. Mais nos chefs nous en empêchaient, et chaque fois que l'un d'entre nous tentait de quitter les rangs, l'enfant se faisait battre violemment devant tout le monde. Avant ce jour, je ne comprenait pas très bien ce que voulait dire discipline. A partir de ce jour, ce mot a commencé à me faire peur.
Pendant près de deux semaines, nous avons subi ce genre d'exercices d'appel, où l'on demandait de nous rassembler dans la cour, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit. C'était la première phase de la formation: savoir si l'on était prêt à obéir aux ordres.
La seconde phase fût encore plus douloureuse. Tous les matins à six heures, on devait se rassembler dans la cour, chacun d'entre nous se voyait remettre un sac à dos rempli à moitié de pierres, et nous étions partis pour des longues marches qui pouvaient durer toute la journée. Certains enfants, trop faibles pour ce genre d'exercices, ont vite abandonné, et on ne les a jamais revus dans la base. Je n'avais que huit ans, et j'avais déjà peur à l'idée de me battre. Seul la présence de mon frère me rassurait.

Le 29 décembre, première année
Je continue d'errer à travers les décombres des villes détruites par les bombes. Mes pas commencent à me mener vers le pays Garzsénien. Je veux voir par moi-même si dans les contrées ennemies, le peuple ennemi souffre autant que souffre le peuple Figernien. Si je n'ai pas de problèmes, je devrais atteindre la frontière d'ici un mois environ. En attendant, je vais continuer le récit de mon enfance.
Nous subissions des exercices physiques sévères depuis maintenant un mois et demi, et tous ceux qui ont réussi à tenir le coup sont restés à la base. On est alors passé à la troisième phase de la formation: l'endoctrinement.
A partir de ce jour, les entraînements étaient moins fréquents, mais il nous fallait suivre de nombreuses heures de cours durant lesquelles nous devions apprendre les valeurs du soldat Figernien, qui doit servir son pays quel que soit le prix à payer. Je n'ai pas de grands détails à donner là-dessus, si ce n'est que nous devions toujours savoir par cœur cette règle que j'ai désormais enfreinte: Un soldat reste fidèle toute sa vie à sa patrie.
A partir de mes dix ans, l'instruction a commencé à augmenter le niveau. Ce fût le jour où nous avions pour la première fois une arme en main. Pour moi et mon frère, c'était nos épées. L'armée s'était chargée de se soumettre aux dernières volontés de feu notre père qui nous avait fait forger et lier ces deux épées à nous. Le jour où elles nous furent remises, le chef de la base nous avait convoqués, moi et Estieben, dans son bureau. Il y avait dessus, un coffre qui contenait nos deux armes. Sans rien dire il ouvrit ce dernier et nous les présenta. C'était vraiment de superbes armes, chaque moitié de la lame de chacune des épées étaient composés de deux métaux différents, ce qui faisait une moitié claire et une autre sombre. Sur chacun des pommeaux, une perle était posée, l'une blanche, l'autre noire. Le chef nous dit alors:
«Les enfants, ces épées ont été fabriquées sous l'ordre de votre défunt père, et conformément à ce qui fût écrit sur son testament, nous nous chargeons de vous remettre ces armes. Chacune a été liée magiquement à l'un d'entre vous, ce qui fait que personne d'autre à part vous ne pourra s'en servir. Bien que ces armes ne vous seront pas forcément d'une grande utilité dans l'avenir puisque vous utiliserez des armes à feu, je vous conseille de les garder près de vous, elles pourront peut-être vous servir un jour.»
Sans hésiter, nous prenons chacun une épée en main. Mon frère a décidé de prendre celle avec la perle noire sur le pommeau, j'ai pris la blanche. Cette épée fut la première arme que je pris en main.
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Etienne Orak
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13]   Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13] Icon_minitimeMar 14 Juil - 0:40

Le 3 Janvier, première année
Je continue de marcher en direction de la frontière de Garzsenna. Au fur et à mesure que j'avance, les décombres s'accumulent. Je suis de plus en plus proches des zones où s'affrontent les deux armées. Je pleure pour ces soldats qui se font tuer pour une guerre qu'ils n'auraient probablement pas voulu faire. Tout comme moi, je n'ai pas voulu devenir militaire dans ma jeunesse, mais on ne m'a pas laissé le choix. Deux ans se sont écoulés depuis que moi et mon frère avons reçu nos épées. Pendant cette période, nous nous entraînions souvent avec lorsque nous n'avions pas de cours ou d'entraînements à suivre. Nous allions toujours dans un coin isolé de la base, et nous étions partis pour se faire des passes d'armes qui pouvaient durer des heures. La plupart du temps, Estieben gagnait souvent nos «duels» à l'épée, mais c'était l'occasion pour moi d'apprendre. A chaque fois qu'il pouvait, Estieben m'enseignait ce qu'il connaissait, c'était pour ça que je l'admirais. Un soir, après l'entraînement, il m'a posé cette question:
«Dis Etienne, tu penses que l'on va nous envoyer au front lorsque nous auront fini notre formation?
-Je ne sais pas, dis-je, j'ai tellement peur que je ne préfère pas y penser.
-Moi aussi ça m'effraye. Je dois t'avouer une chose: j'ai envie de m'évader d'ici.
-S'enfuir? T'y penses pas Estieben, et si jamais tu te fais attraper?
-Je sais. Mais j'ai pas envie de faire la guerre, je n'ai pas envie de mourir au combat. Tu sais, j'ai beau suivre à la lettre les ordres des instructeurs, me donner à fond pour ne pas les décevoir, au fond de moi, je ne veux pas du tout devenir un soldat.»
Ce jour-ci, j'ai vu un tout autre visage de mon frère. Malgré sa force, il avait en lui la peur de la mort.
L'année de mes onze ans, nous effectuions nos premiers exercices en grandeur nature. Pour notre premier jour, nous avions pour mission de traverser une forêt en moins de trois jours avec un équipement qui représente la moitié du poids de l'équipement complet d'un soldat. Après cet exercice, Estieben avait disparu. Il était donc prêt à s'enfuir par tous les moyens et il a réussi.

Le 8 Janvier, première année
Je suis toujours la même direction, et depuis maintenant deux jours, j'erre à travers les chaînes montagneuses de l'ouest. Quelques kilomètres plus loin, de l'autre côté de ces pics, se trouve la frontière avec le Shrinnil, un pays fermé qui a coupé toutes ses relations avec les autres nations depuis le début de la guerre. Ils ne veulent pas s'impliquer dans le conflit, quel que soit le camp. Tout comme mon frère d'ailleurs. Il a fui pour éviter la guerre. Pendant les semaines qui suivirent sa disparition, j'ai cherché désespérément dans l'espoir de le retrouver, mais sans le moindre succès. J'avais senti sa fuite comme un sentiment de trahison, mais dedans je ressentais également la marque de sa volonté de survivre. Après trois semaines d'investigation, les supérieurs ont officiellement déclaré Estieben «mort». Est-ce seulement vrai aujourd'hui?
A présent, je me sentais seul dans la base militaire, et je voulais continuer à croire en mon frère. Je me suis mis alors à m'entraîner dur, dans l'espoir de partir bientôt à sa recherche. Je travaillais sans relâche, rallongeant parfois mes entraînements afin de sortir du lot.
Cinq mois sont passés, et arriva ce jour sordide où je fus intégré au programme militaire qu'ils avaient appelé «machines de guerre». Ce matin-là, deux hauts gradés, probablement des généraux, étaient entrés dans le camp et se sont rendus dans le bureau du chef. Environ une demi-heure plus tard, ils sont sortis tous les trois et ont sonné le rassemblement. Dans les rangs, au garde à vous, l'un deux généraux a alors crié mon nom:
«ORAK, ETIENNE ORAK.»
Un peu effrayé, je suis tout de même sorti des rangs et répondu:
«-Seconde classe Orak, à vos ordres chef.
-Suivez-nous, dit le chef de camp.»
J'étais mal à l'aise, je ne savais pas du tout ce que l'on me voulait, et une fois dans le bureau, le chef a commencé:
«Soldat, je vous présente le général Azdurg et le colonel Tomner. Je leur ait fait parvenir il y a quelques semaines un rapport concernant les progrès fulgurants que vous avez fait dans notre unité, et ils veulent vous intégrer dans un programme militaire plus avancé que celui que vous suivez actuellement. En gros vous allez intégrer l'élite de l'armée figernienne. Préparez vos affaires, vous allez être transféré dans l'heure qui suit.»
Je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit, obligé de me plier aux volontés de mes supérieurs. Je ne me doutais pas encore que ce qui allait m'arriver, ferait de moi un tueur.

Le 14 Janvier, première année
J'ai passé toute la semaine à errer à travers les cols glacés de la chaîne montagneuse, en direction du nord du pays. Je me rapproche de plus en plus des zones de combat entre les deux armées, et il faudra me frayer un chemin à travers les feux et les explosions. Mais j'en reviens à mon histoire:
Je venais donc d'intégrer le programme «machines de guerre», et le lendemain de mon arrivée dans mon nouveau camp, je pris conscience de la différence qu'il y avait entre le soldat «classique» et l'élite de l'armée. La plupart des recrues autour de moi avaient aisément plus de deux fois mon âge, et avaient la carrure physique d'un athlète. Mes dix premiers mois dans le camp ont été consacrés au renforcement musculaire. Pour faire partie du corps d'élite, il me fallait disposer de capacités physiques à l'épreuve de tout, que ce soit en course, en nage, acrobaties ou autre... J'ai fait de la course, de la musculation, de la natation et toute sortes d'exercices susceptibles de me rendre plus fort physiquement.
Je me rappelle l'hiver que j'avais passé dans le camp, l'année de mes treize ans. Un matin j'avais attrapé une fièvre terrible, j'aurais dû aller à l'infirmerie, mais mon instructeur, un tortionnaire de la pire espèce, m'a tout de même envoyé courir dans la neige avec les autres recrues, en tenue d'été. Naturellement, je n'étais pas en mesure de tenir la cadence, et je me suis effondré après une demi-heure de course. L'instructeur ne voulant rien savoir de ce que j'avais, n'a rien trouvé de mieux que de me rouer de coups, jusqu'à ce que je me relève, mais j'étais affaibli par la fièvre et engourdi par le froid. Voyant ceci, le colonel Tomner est intervenu au plus vite. J'étais allongé dans la neige, épuisé et en larmes. Je fus conduit au plus vite à l'infirmerie, quant à l'instructeur, on ne l'a jamais plus revu dans le camp.

Le 15 Janvier, première année
Je suis arrivé aux abords d'un champ de bataille à l'entrée d'Emporia. C'était autrefois une très belle cité, construite au beau milieu d'une forêt à la végétation luxuriante. Aujourd'hui, ce n'est plus que des ruines, la nature a perdu ses droits dans cette région du monde, il ne reste plus que des décombres et des cadavres.
Après ce triste épisode de l'hiver, je me suis forcé à relever la tête, je ne voulais plus vivre d'épisode aussi humiliant que celui-ci. En quelques mois, mes progrès au sein de l'armée d'élite furent impressionnants, mais selon mes supérieurs, le général Azdurg le premier, il me manquait toujours une chose qui faisait de moi un soldat accompli. Et il me l'a donnée quelques jours avant mes quatorze ans. Le matin de cette journée, le colonel Tomner m'avait convoqué très tôt dans son bureau, il voulait me parler avec le général. Étrangement, il me prenait souvent à l'écart des autres, comme si il éprouvait de l'intérêt pour moi. Après qu'il m'ait demandé de m'asseoir, il me dit:
«Soldat, ça fait maintenant près de huit ans que je dirige cette unité d'élite, et je dois dire que vous êtes le premier qui m'impressionne. Pour votre âge, vous avez presque autant de maîtrise qu'un soldat confirmé. Vous formez un soldat presque complet, mais...
-Mais quoi chef?
-Il vous manque encore une chose à faire, le général Azdurg va vous emmener pour vous expliquer.»
Le général m'entraîna alors dans une partie de la base dont j'ignorais l'existence jusqu'à maintenant. Indiscret, je demande tout en marchant à travers les couloirs obscurs:
«Où allons-nous mon général?
-Je vous conduis à la prison, pour achever votre formation. Sachez que la première tâche d'un soldat est de se battre, et qui dit se battre, dit forcément tuer, chose que vous n'avez jamais faite depuis votre arrivée dans l'armée. Et j'ai justement aujourd'hui un prisonnier Garzsénien dans les cellules de la prison. Nous l'avons interrogé hier, et comme il ne nous est plus d'aucune utilité, il doit être tué comme les autres. Je pense que c'est pour vous l'occasion de voir si vous êtes capable de tirer sur un homme.»
Sur le coup, mon sang ne fait qu'un tour. Si je pouvais, je me serais mis à courir en direction de la sortie, mais il y avait des soldats partout. Nous arrivons finalement à une cellule isolée du reste de la prison. A l'intérieur, un prisonnier, en uniforme, salement amoché après avoir subi de nombreuses tortures au cours de son interrogatoire. Il ne semble pas en mesure de bouger ne serait-ce un bras, tellement son visage affiche la souffrance. Le général Azdurg me tendit alors un pistolet puis il dit:
«Il est chargé, si vous êtes vraiment digne de l'armée, vous devriez normalement pouvoir le tuer.»
Je prends le flingue dans les mains, je tends l'arme en direction de la tête du détenu, mais j'hésite à presser la détente. Tout mon corps tremble, est-ce que je dois le tuer? Le prisonnier me regarde avec des yeux qui inspirent la pitié, mon général lui a le regard noir. J'ai envie de pleurer, je dois faire un choix, et sous la pression, je tire. La détonation résonne à travers les couloirs de la prison.
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13]   Les chroniques de Figerna [Shônen/PG-13] Icon_minitimeDim 15 Nov - 23:08

Le 20 Janvier, première année
J'ai erré pendant deux jours à travers les ruines de la cité d'Emporia, j'en ai profité pour infiltrer le camp militaire Figernien et dérober quelques rations et des munitions pour mes armes. J'ai dû user de ruse et de discrétion pour ne pas me faire repérer par aucun des deux camps. Tout ça, je le dois encore à ma formation militaire.
Cette triste journée où j'ai tué un détenu m'avait psychologiquement abattu, mais l'armée est cruelle, et je ne pouvais pas mettre mes états d'âme en avant. Je continuais les entraînements, mais au fond de moi, je doutais beaucoup sur le rôle de l'armée, et sur le sens de la guerre. Je me suis mis à l'idée que Estieben avait sûrement raison à propos de la guerre. Et si je mourrais sur le front?
Le temps a continué de s'écouler dans le camp, et je devais jour après jour repousser un peu plus mes limites.
L'armée à commencé à me faire suivre des formations spécialisées dans certains domaines, la première fût de l'entraînement au maniement de l'épée, afin de maîtriser cette arme qui me suit depuis mes dix ans. Du combat à l'épée, ils m'ont ensuite appris à manipuler la magie contenue dans la perle incrustée dans le pommeau de mon arme. Je franchis un pas de plus dans ma transformation en assassin, puisque la seule magie qui me fût apprise, avait un but exclusivement destructeur. En quatre mois, je devins un tueur capable de tuer n'importe qui en l'espace d'un souffle, mais je ne maîtrisait à cette époque qu'une arme blanche et de la magie, beaucoup trop peu à leur yeux. L'armée avait besoin d'un sniper pour exécuter une mission dans deux mois, je me suis porté volontaire pour l'effectuer. Ce fut un refus catégorique de la part de mes supérieurs, car je ne savais pas manier ce type d'arme. J'ai alors mis le colonel Tomner au défi que d'ici un mois, je serais capable de tirer aussi bien avec un fusil d'élite qu'un sniper confirmé.
Je me suis lancé dans un pari fou, mais j'étais déterminé à réussir et je voulais prouver ma valeur aux yeux du colonel et du général. Après les entraînements quotidiens, je prenais toujours le peu de temps qui me restait pour m'exercer. Le seul fusil dont je disposais était médiocre, et sa portée relativement faible, cette arme atteignait difficilement les trois-cent mètres. Mais ça ne m'a pas fait baisser les bras, et après trois semaines d'entraînement intensif, je suis retourné au bureau du colonel Tomner, et j'ai de nouveau demandé la permission d'effectuer cette mission. S'en est suivi alors une discussion houleuse avec le colonel. Je la raconterais plus en détails demain, la nuit tombe et il faut que je trouve un endroit où dormir.

Le 21 Janvier, première année
Je m'en étais arrêté la veille au moment où j'allais entamer la conversation avec le colonel Tomner à propos de la mission qu'il refusait catégoriquement de m'attribuer. Je venais de passer près de trois semaines à m'entraîner pour avoir les capacités requises au bon déroulement de la mission, et c'est déterminé, que j'allais demander une nouvelle fois la permission à mon supérieur:
«Mon colonel, dis-je d'une façon directe en entrant dans son bureau, je viens solliciter votre attention concernant la mission qui doit se dérouler dans un mois, en me portant volontaire pour y participer.
-Ne recommencez pas avec ça Orak, me répondit-il, nous en avons déjà parlé, et vous n'avez pas les qualités requises. Il nous faut un tireur d'élite pour effectuer cette mission.
-Vous l'avez devant vous mon colonel.
-Impossible. Aucune personne ne peut en quelques semaines s'improviser tireur d'élite. Même en étant conscient de votre talent au sein de l'unité, je doute fort que vous ayez pu acquérir suffisamment d'expérience pour pouvoir abattre un homme à plus de cinq-cent mètres.
-Donnez-moi un fusil et je vous en fait tout de suite la démonstration. Le général Azdurg m'a dit une chose: Un militaire doit savoir se battre, donc tuer. Je sais que si je fais cette mission et que je la réussis, j'aurais alors accompli mon dernier enseignement: celui de tuer.»
Le colonel me regarda fixement pendant une longue minute, dans un silence pesant. Puis il dit:
«Bon, je veux bien voir ce que vous êtes capable de faire. Je vous retrouve sur le champ de tir, on va bien voir.»
Une heure plus tard, j'arrive sur le champ de tir, mon fusil à la main. Le colonel m'attendait avec le général Azdurg:
«Le colonel m'a parlé de votre demande. Vous avez du courage pour réclamer cette mission. Mais je veux être sûr de vos dires concernant votre talent au tir embusqué. Et pour cela, je vous ai réservé un petit exercice.»
Azdurg sortit alors une paire de jumelles de sa poche et me les tendit. Il me demanda de regarder dans une direction. Je m'exécute et je remarque, placé à plus de quatre-cent mètres, quatre cibles blanches, chacune pas plus grosse qu'une tête humaine. Sur chacune, un petit disque rouge au moins trois fois plus petit que la cible, placés à un endroit différent sur chaque cible. Le général Azdurg m'a alors dit:
«Vous aller devoir détruire ces quatre petites cibles rouges. Elles sont disposées à exactement quatre-cent-cinquante mètres d'ici. Si vous atteignez les quatre disques, la mission est pour vous. Nous avons décidé de vous laisser cinq balles, mais je pense que vous n'aurez pas besoin de la dernière si vous avez vraiment acquis autant d'expérience. Vous devez les abattre dans les cinq minutes qui suivent, exécution.»
Sans attendre, je prends les cinq cartouches, je m'allonge au sol, je charge le fusil et je vise. Je n'ai pas beaucoup de temps pour tirer, il me faut agir avec vitesse et précision. Mais à à plus de quatre-cent mètres, la tâche n'est pas aisée. Et la précipitation me poussant à tirer trop vite, je gaspille ma première balle, qui ne touche aucune cible. Le général me regarde attentivement puis me dit: «Quatre minutes.»
La pression est sur mes épaules, mais je veux plus que tout prouver ce que je vaux. Je me concentre, je fais le vide dans ma tête, je n'ai toujours pas tiré la deuxième balle, et derrière j'entends «Trois minutes.» Je repense alors à tous les entraînements que j'ai fait pour espérer devenir tireur d'élite, je perds une autre minute, mais je suis beaucoup trop concentré pour entendre qu'il ne m'en reste plus que deux. Et soudain, j'ai eu une réaction dont je n'ai jamais réussi à en expliquer l'origine, et je me suis mis à tirer mes quatre dernières balles l'une après l'autre. Le colonel me dit alors:
«Vous voyez, vous n'aviez pas les capacités requises pour la mission. Je regrette, mais vous n'avez pas l'âme d'un tireur d'élite.
-Attendez, dit le général qui regardait dans ses jumelles, regardez ça.»
Tomner prit alors les jumelles et regarda les cibles. Il eut une réaction de stupeur. Puis il me regarda longuement. Je demeurais derrière mes deux supérieurs, ne comprenant pas ce qui se passe. On me tendit alors les jumelles pour que je puisse voir ce qu'il se passe, et la surprise fût de taille: En une salve de quatre balles, j'ai atteint les quatre cibles. Moi-même je n'en revenais pas. Est-ce ce moment d'inconscience qui m'a rendu tout d'un coup si habile?
«Je me suis trompé sur votre compte, me dit le colonel, je crois que vous méritez d'effectuer cette mission. Vous irez demain à la capitale pour le briefing.»


Le 22 Janvier, première année
J'arrive bientôt en vue des frontières avec le pays Garzsénien. Je pense pouvoir l'atteindre à pieds d'ici une dizaine de jours, quinze tout au plus. Jusqu'à présent je n'ai pas rencontré de problème majeur suite à ma désertion, mais je reste constamment sur mes gardes, ils peuvent me reprendre n'importe où tant que je suis sur le territoire Figernien. Je profite du peu de temps qu'il me reste avant d'atteindre mon objectif pour continuer le récit de mon passé.
Je venais donc d'obtenir la mission que je réclamais depuis un mois, et le lendemain, j'arrivais à Figerna, la capitale de la république. Malgré le temps, la cité a toujours été épargnée par les bombes qui ne cessent de tomber un peu partout dans le pays. Les civils qui résident dans la capitale réussissent encore à vivre avec une certaine insouciance, mais tous peuvent se faire appeler à n'importe quel moment pour aller au front. Après avoir voyagé en camion pendant près de deux heures depuis le camp, on me fit sortir devant les bureaux de l'état-major de l'armée Figernienne. Deux soldats m'attendaient à l'entrée, l'un d'eux s'approcha de moi et dit: «Suivez-nous.»
Entouré par les deux gardes, ces me conduisent d'abord dans une sorte de vestiaire et commencent à me fouiller pour s'assurer que je ne suis pas armé. Malheureusement ce jour-là, j'avais pris mon épée avec moi, j'ai donc dû la laisser au fond d'un casier jusqu'à la fin de mon entretien. Ensuite, ils m'emmènent à travers les nombreux couloirs du bâtiment, s'arrêtant à plusieurs reprises pour rentrer dans les zones les plus sécurisées du siège. Après dix minutes de marche, ils me font rentrer dans une grande salle de réunion et me disent: «Attendez ici.»
Seul dans la pièce, je m'installe sur l'une des chaises placées autour de la grande table, et j'attends. Après une dizaine de minutes, je vois entrer quatre personnes, très haut gradées, qui entrent. Je me lève de ma chaise et je me mets au garde à vous, attendant que l'on me donne l'ordre de mission. Le plus vieux des quatre hommes s'approcha de moi:
«Bonjour soldat, me dit-il, vous êtes celui que Azdurg nous envoie?
-Affirmatif monsieur, dis-je.
-Hmm. Vous me semblez un peu jeune, mais je connais le général, il se trompe rarement. Asseyez-vous.»
Il alla s'installer au bout de la pièce en compagnie des trois autres hommes. L'un d'entre eux alla activer un bouton sur le mur, ce qui fit apparaître un écran géant. Puis le vieux m'adressa à nouveau la parole:
«Je vais être bref. Je vous présente le colonel Kuyo, il gère des bases de lancement de missiles à la frontière Garzsénienne.
-C'est l'homme que je dois abattre? Demandais-je.
-Oui. Nos services de renseignements nous ont appris il y a deux mois que l'armée ennemie prévoit le lancement d'une importante salve de missiles à destination de la capitale, et cet homme est le seul à pouvoir entrer le code de mise à feu. Il vous faudra infiltrer la base de Yasru, et le tuer.
-Comment dois-je procéder?
-Vous n'aurez que deux heures avant la mise à feu. Il vous faudra pénétrer dans l'enceinte de Yasru, et vous poster sur le toit de la tour nord de cette base. D'ici, vous aurez la salle des commandes bien en vue, et c'est ici que Kuyo devra entrer le code. Vous devrez alors en profiter pour le tuer. A présent, veuillez nous suivre, nous allons vous donner vos armes.»
On me conduisit dans une nouvelle partie du bâtiment, où était entreposé de nombreuses armes à feu, blanches, des munitions, des robots de combat... J'étais dans le plus grand arsenal du pays. On me dit alors : «Servez-vous.
-Pardon? Demandais-je.
-Choisissez les armes que vous jugerez utiles à votre mission. Ne soyez pas non plus trop gourmand.»
Je passe plusieurs minutes à observer les armes, à les essayer, puis après une demi-heure de réflexion, je prends finalement un fusil, deux pistolets et un poignard. Avant de partir pour la mission, je demande une dernière chose: mon épée. Ils hésitent longtemps à me la rendre, et finalement ils cèdent.

Le 23 Janvier, première année
Je continue mon chemin à destination du pays Garzsénien. Je reconnais le chemin que je suis en train de prendre. C'était le même il y a un an lorsque j'étais parti pour cette mission.
Je préparais mon équipement à l'intérieur du camion qui me conduisait jusqu'à la frontière de Garzsenna, mon fusil sur le dos, mes deux pistolets et mon épée à la ceinture, et un poignard dans la chaussette. Alors que je m'asseyais contre la paroi de la remorque pour me concentrer, l'un des deux soldats qui m'accompagnait m'a alors tendu une boîte translucide en plastique, laquelle contenait des petits comprimés rouges. Il me dit:
«Prends ceci avec toi.
-Qu'est-ce que c'est? Demandais-je.
-C'est du diazepam, c'est un calmant, t'en auras peut-être besoin.
-Pourquoi j'aurais besoin d'un tranquillisant?
-Dans le domaine des tireurs d'élite, on fait usage de ce genre de produits parfois pour lutter contre le stress. Ça t'évitera de trembler en tenant le fusil.»
J'hésite à prendre le médicament que l'on me tend, et puis je le range finalement la boîte dans la poche de mon uniforme. J'en aurais peut-être besoin.
Après des heures de route, le camion me dépose au pied des montagnes qui me sépare de la frontière avec Garzsenna et de la base de lancement. J'entame une ascension à travers les chemins étroits et rocailleux, mais je dois faire vite. Je n'ai que deux heures devant moi avant que les missiles ne soient lancés sur la capitale. Après environ une demi-heure de marche, je suis tombé sur deux soldats ennemis en train de patrouiller dans les environs. Discrètement, je me suis approché, j'ai sorti mon fusil, je l'ai chargé, et froidement, j'ai tiré sur les deux militaires, comme si j'avais pratiqué ce geste depuis des années, alors que ce n'est que ma première mission. J'ai dépouillé l'un des deux Garzséniens, j'ai enfilé son uniforme, pris ses munitions, et j'ai repris la route en direction de la base. Un quart-d'heure plus tard, j'atteins enfin mon but. Discrètement, je contourne par les montagnes pour trouver une autre entrée où je ne prendrais pas le risque de me faire repérer. Il me reste un peu plus d'une heure avant le lancement, il me faut forcer l'allure. Je perds quelques minutes de plus à observer les lieux avant de trouver une bouche d'aération à l'abri de tous les regards, m'offrant ainsi une porte d'entrée dans cette base. Une fois mon infiltration à l'intérieur de l'enceinte réussie, je prends tout de suite le chemin de la tour nord, tout en essayant de me faire passer pour un Garzsénien avec mon uniforme. En entrant dans la tour, un soldat m'interpelle:
«Hé toi.»
Sur le coup je me suis tout de suite dit que je suis repéré, j'allais dégainer un pistolet quand il dit:«On t'a ordonné de me relever au poste de garde?»
Incroyable aubaine, je dis oui en hochant la tête. Je suis probablement seul dans la tour, l'occasion est à saisir. Je monte les escaliers menant au sommet pour aboutir à un poste de garde avec une mitrailleuse. Il me reste encore quarante minutes avant le lancement, et je commence déjà à observer la salle de contrôle située en face de moi avec mes jumelles. Ma cible n'est toujours pas arrivée. En attendant son arrivée, je commence déjà à mettre en place mon fusil, chargé, la lunette de visée en place, je suis prêt à presser la détente à tout moment. Le temps passe, il ne reste plus qu'une vingtaine de minutes, et je sens monter le stress en moi. Je repense tout d'un coup à tout à l'heure, la boîte de diazepam que l'on m'a passée. Est-ce que ça peut vraiment m'aider à surmonter le stress? Je tâte la boîte dans la poche de mon uniforme, j'hésite à la sortir. Plus qu'un quart d'heure, et mon coeur n'en peut plus de battre la chamade, mes bras tremblent, j'ai du mal à tenir le viseur fixe. N'en pouvant plus, je sors un comprimé de la boîte et je l'avale. J'ai tout d'un coup une sensation d'apaisement, je me sens plus détendu, mais je ne peux pas me permettre de relâcher mon attention.
Plus que dix minutes, ma victime entre enfin dans la salle de contrôle. J'attends qu'il s'approche un peu plus du clavier central sur lequel il doit rentrer le code. J'ai ma cible qui est bien dans le viseur, il s'apprête à entrer le code de lancement des missiles, et après avoir pris une ultime inspiration, je presse la gâchette. La balle touche la tempe du colonel Kuyo qui meurt sur le coup.
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